🇨🇵 Cérémonie d’hommage aux victimes fusillées le 8 août 1944 à Créach Burguy et Toralan.🇨🇵
En ce vendredi 8 août 2025, s’est tenue la cérémonie d’hommage aux victimes fusillées à Créach Burguy le 8 août 1944. De nombreuses personnes se sont rassemblées pour honorer leur mémoire, aux côtés des associations patriotiques, des représentants de l’État, des élus de Guipavas, des autorités militaires: gendarmes, pompiers, marine nationale et de nombreux vétérans.
Un grand merci au maître de cérémonie, Pierre Grandjean de l’UNC Guipavas / Le Relecq-Kerhuon, pour la qualité de la présentation et la parfaite organisation de cet événement empreint de recueillement. Après les lectures, les dépôts de gerbes et les saluts rendus aux porte-drapeaux présents, l’assemblée s’est déplacée à Toralan pour rendre hommage au fusillé et aux portés disparus.
La lecture émouvante de Jean-Paul Page a rappelé avec précision et émotion le déroulement de ces tragiques événements. Des gerbes ont ensuite été déposées par les autorités présentes.
Ces deux cérémonies ont été accompagnées par la fanfare Gout du Reuz, dont les cuivres ont résonné avec force et dignité, renforçant l’intensité de ce moment de mémoire.
La municipalité a ensuite offert le verre de l’amitié, permettant un moment d’échange fraternel après ce temps de recueillement.
Je tiens à remercier chaleureusement l’ensemble des participants, avec une mention particulière pour les porte-drapeaux des sections voisines qui ont partagé avec nous ce moment à la fois solennel et douloureux.
Le Président
François Urbide
Rappel des faits :
En1944, le hameau de Créac’h Burguy, situé à 600 mètres environ au sud-ouest de Forestic et à 3,5 km à l’est de Kergaradec, jouait malgré lui un rôle dans le dispositif allemand autour de Brest avec un détachement d’infanterie installé autour du hameau – il fut neutralisé le 31 août
Triste coïncidence, le drame éclata au lendemain du massacre de Penguérec, le 8 août 1944 : les Américains, déjà aux portes de Brest, étaient entrés dans Guipavas, libérant l’est de la commune tandis que l’ouest restait sous contrôle de l’occupant.
La ville fut donc coupée en deux par une ligne de front sur laquelle étaient positionnés, côté allemand, «de jeunes parachutistes SS de la relève, arrivée il y a quelques jours» qui comptaient parmi les éléments fanatisés de l’armée du Reich. Vers 16h, deux coups de feu résonnèrent à Créac’h Burguy. D’où venaient-ils ? Mystère ! «Il y a eu un coup de feu, pas de notre ferme. D’à côté», dit Jean Kermarec, alors âgé de 16 ans.
Représailles:
Les représailles allemandes ne se firent pas attendre : les soldats rassemblèrent deux familles, les Kermarec et les Priser, dans une cour de ferme, et les mirent face à une mitrailleuse. Les femmes et les enfants écartés, deux hommes restèrent tenus en joue.
Au même instant, les Allemands incendièrent la ferme des Monot, faisant revenir les ouvriers agricoles qui travaillaient aux champs à proximité : les Allemands en prirent cinq et les envoyèrent rejoindre les deux autres dans la cour de ferme. Peu après, les rafales résonnèrent… «Le soir même, on est revenus chez nous. Mon père et les autres étaient déjà enterrés. Il n’y avait plus rien», conclut Jean Kermarec.
Six autres victimes
Quelques jours plus tard, six autres victimes des représailles allemandes, dans le quartier de Toralan, s’ajoutèrent aux fusillés de Créac’h Burguy : certains cadavres n’ont toujours pas été retrouvés, autre mystère
En 2001, une stèle a été érigée en souvenir de ce triste 8 août : cette sombre page de l’histoire fait l’objet d’une commémoration chaque année à Guipavas.
Benoît Quinquis






















